Quand les volets se sont levés, j’ai compris que ma vie devait changer

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Je vis depuis toujours dans une maison qui a beaucoup de caractère mais qui a toujours été la risée du village. J’adore ma maison mais il faut avoir le cœur bien accroché pour y vivre. En effet, la toiture fuit, il manque dans les escaliers une barre pour tenir le tapis ce qui manque de me faire tomber à chaque fois que je grimpe, les fenêtres ferment mal, le papier peint avec des grosses fleurs commence à sérieusement dater… Et j’ai des volets très lourds à ouvrir le matin au réveil. Ça n’a pas manqué, un matin, j’ai manqué de tomber par la fenêtre en les ouvrant. Pris par le contre poids, j’ai voulu me rattraper et je me suis littéralement démoli le dos. Ma voisine d’en face, voyant la scène qui se déroulait devant ses yeux, a tout de suite appelé les pompiers.

 

Résultat, je me suis retrouvé en rééducation dans une clinique. La déprime ! Le médecin qui me suivait m’a parlé de ma maison. « Il paraît que vous avez une bien jolie maison. Mais êtes-vous sûr que c’est bien raisonnable d’avoir des volets aussi lourds à fermer tous les soirs ? ». J’étais si fier de ma maison, mais c’est vrai qu’elle devenait dangereuse à vivre.

 

Un jour, alors que j’avais encore de longues semaines de rééducation à faire dans la clinique, il est venu prendre un café avec moi pour discuter. « Vous savez que tout près de chez vous, il y a un endroit où il fait bon vivre. Cela s’appelle une résidence services seniors. Les habitants ont tous votre âge, vous êtes encadrés par des personnes bienveillantes tout en étant autonome dans votre appartement et en plus, vous n’avez pas à fermer de lourds volets le soir, vous appuyez sur un bouton et c’est réglé ».

 

Quand je l’ai écouté, ça m’a fait du bien. J’ai réalisé combien mon attachement à ma maison devenait maladif. Je devenais presque esclave de ma maison. Mais je ne pouvais pas envisager de la quitter comme ça, de devoir faire un tri énorme de mes affaires et de me réduire comme peau de chagrin dans un petit appartement.

 

J’ai demandé à ma nièce de m’emmener voir cet endroit, juste pour me rendre compte à quoi ça ressemblait. Quand nous sommes arrivés, le choc a été énorme. Tout était propre, clair, lumineux, moderne. Tout était accessible, facile. Je devais m’aider d’une canne pour marcher et je voyais bien que pas une seule fois j’ai du faire un effort physique pour me déplacer.

 

Le must a été l’épisode des volets dans l’appartement témoin. J’ai demandé à la commerciale de la résidence de me faire la démonstration. D’un simple bouton, je pouvais fermer les volets. J’ai eu les larmes aux yeux. J’ai réalisé tous les efforts que je devais faire chaque jour pour cette maison. J’avais même peur désormais d’y retourner.

 

Un mois après, j’ai terminé ma convalescence dans la clinique. J’ai directement intégré la résidence senior. Ma nièce s’est occupé de tout le déménagement. Ça a été la partie la moins drôle car il a fallu faire un tri énorme et ne garder que l’essentiel. Mais je ne le regrette pas. Il faut parfois savoir tourner une page de sa vie pour aller vers du mieux pour soi. Et maintenant, le matin, avec ma voisine d’en face, on s’amuse à ouvrir nos volets en même temps et à se saluer !

 

Joël, 88 ans

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