J’angoisse quand ses volets sont baissés

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Après 40 ans de vie dans une maison à la campagne, au milieu de nulle part, j’ai décidé de changer de vie : je me suis installée dans une résidence senior en plein cœur d’une ville au bord de la mer. Le dépaysement total ! Alors que mes plus proches voisines était des chèvres, je me suis retrouvée avec des voisins de palier et avais vue sur mes voisins d’en face.

 

Au début, je dois vous avouer que ça m’a fait bizarre. J’entendais des bruits différents, on pouvait me voir chez moi. Mais ce que j’apprécie par dessus tout, c’est que je vois du monde la journée, mais que je peux retrouver à tout moment la quiétude de mon appartement.

 

Progressivement, je me suis liée d’amitié avec d’autres résidents. Quelle merveille d’avoir de nouveaux amis qui habitent à 5 minutes de chez moi !

 

Parmi les résidents, il y avait Raymonde. Une femme très indépendante, qu’on voyait rarement au déjeuner et qui participait parfois aux activités de la résidence. Le peu de fois où nous avons parlé, nous avons sympathisé. Elle aussi venait de la campagne. Sa maison était au milieu des vignes. Les fenêtres de son appartement étaient en face des miennes. Moi qui n’étais pas habituée à avoir des voisins, je me suis surprise à regarder le matin si ses volets étaient ouverts, si la lumière était allumée le soir. Je pouvais veiller discrètement sur sa vie.

 

Un jour, il devait être 11 heures 30. Les volets n’étaient toujours ouverts. L’heure du déjeuner approchait. C’était bizarre. J’étais très inquiète mais en même temps je ne voulais pas venir la déranger. Raymonde n’aimait pas être infantilisée.

 

Je suis alors descendue dans le hall pour aller voir la directrice de la résidence et lui signaler le problème. Me voyant bien inquiète pour Raymonde, elle l’a appelée tout de suite. Elle venait juste de se réveiller. Ne pouvant pas dormir pendant la nuit, elle s’était plongée dans un roman passionnant jusqu’au petit matin et s’était endormie très tard !

 

Raymonde a plus tard appris combien je m’étais inquiétée pour elle et en a été très touchée. C’est depuis ce jour que notre amitié est née. Depuis, je regarde toujours si les volets d’en face sont ouverts. Elle m’a avoué récemment que le matin, elle attendait que la fenêtre de ma chambre s’ouvre et que je secoue ma couette. C’est une habitude que j’ai gardé de ma vie campagnarde et c’était son signal matinal à elle !

 

Marguerite, 80 ans

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