Il n’y a pas d’âge pour un nouveau départ !

C’était début novembre, il y a un an jour pour jour, et sans que je m’en doute un instant, ma vie était sur le point de basculer.

Coup sur coup, j’apprenais que j’allais devenir arrière-grand-mère pour la première fois et en même temps ma voisine, qui n’est autre que mon amie la plus proche, m’annonçait qu’elle déménageait.

Un crève-cœur pour moi qui vit depuis près de 30 ans dans la maison mitoyenne de celle de Catherine. Jamais je n’oublierai sa voix tremblotante au moment de cette annonce. Elle allait quitter notre petit village pour se rapprocher du centre-ville.

Catherine était si heureuse que je vienne la voir ! Même si nous nous appelons souvent, nous avons refait le monde comme au bon vieux temps. J’ai pu lui montrer plein de photos de mon premier arrière-petit-fils Jean.

De retour à la maison, c’est la solitude qui a repris ses droits. Il fallait me rendre à l’évidence, Catherine me manquait, et j’avais clairement eu un coup de cœur pour cette résidence.

Sans lui en parler, je me suis renseignée à mon tour. J’étais prête moi aussi à quitter la maison que j’occupe depuis toujours et à sauter le pas.

Nous sommes début mars. Une nouvelle vie m’attend. Et s’il y en a une qui m’attend de pied ferme, c’est Catherine. Par chance, j’ai même pu emménager dans un appartement à son étage. Nous sommes simplement séparées par l’appartement d’un autre résident, Patrick, lui aussi arrière-grand-père et littéralement imbattable à la belote. Il nous a, du reste, promis de nous donner des leçons.

Avec du recul, jamais je n’aurai pensé adhérer autant à l’ambiance de cette résidence ni penser combien le fait de faire des nouvelles rencontres me manquait tant. Je ne regrette pour rien au monde ce choix, d’autant que j’ai pu me rapprocher de mes enfants et de mes Petits-Enfants qui se pressent pour venir me voir et défier l’indétrônable Patrick.

Sylvianne, 78 ans