Durant mon confinement en résidence senior, j’ai pu garder contact avec mon petit-fils

Avec mon petit-fils, nous avons une relation très proche. C’est le seul garçon de la famille; il n’a que des sœurs et des cousines, alors il a eu le droit depuis qu’il est tout petit à un traitement spécial de ma part (mais ça, ça reste entre nous). Malheureusement, au fil des années, il a été très pris par ses études, puis par sa vie de famille et son métier, ce qui nous a éloigné un peu l’un de l’autre.

Quand je me suis installée il y a trois ans en résidence services senior, l’heureux hasard a fait que je me suis retrouvée à vivre à 15 minutes de chez lui. Il m’a aidé à faire mon déménagement et vient régulièrement me voir, mais pas assez à mon goût ! Alors, quand le confinement est arrivé, le plus dur a été d’être éloigné de mes enfants et de mes petits-enfants que j’aime tendrement.

Un jour, au tout début du confinement, alors que Christelle, notre animatrice adorée à la résidence, m’apporte mon repas, elle me dit que mon petit-fils m’a déposé un petit paquet à l’accueil. Folle de joie, j’ouvre la petite boîte frénétiquement et je découvre attendrie une petite boîte remplie de mes bonbons préférés. Sur le petit mot d’accompagnement était écrit : « Ma Mouty chérie, comme tu le sais, je suis confiné comme toi. Chaque jour, avec les enfants, nous allons nous promener du côté de ta résidence alors on va pouvoir profiter de cette période pour te déposer un petit quelque chose à l’accueil. Dis-nous si tu as besoin de quelque chose. Gros baisers. Jérôme ».

“Ce dont j’ai besoin ? Mais de vous voir pardi !” Me suis-je dit. Je l’ai appelé folle de joie pour le remercier. Et chaque jour, c’est devenu notre petite habitude. J’avais un petit paquet avec soit des dessins de mes arrières petits-enfants, soit des mots croisés et même un petit carnet pour que j’écrive mes souvenirs confectionné par la femme de mon petit-fils, très douée de ses mains. En échange, je leur écrivais un petit poème, je leur passais les livres que j’avais aimé lire. Quelle joie ça a été. Mon petit-fils m’a avoué que ce confinement lui a permis de renouer avec l’essentiel et d’avoir enfin du temps pour sa famille, et pour moi en particulier.

Depuis, la vie a repris progressivement son cours et nous avons pu nous revoir la semaine dernière. C’était beaucoup d’émotion et depuis, de nouvelles habitudes ont été prises. Nous nous retrouvons désormais à mi-chemin le week-end pour faire le marché ensemble. Ce confinement aura malgré tout eu du bon !

Paula, 86 ans